127 Cette opération consiste à transformer un lycée technique en une école d’architecture. C’est vers la réhabilitation lourde de six bâtiments existants et la construction de deux bâtiments neufs que le projet s’est orienté. La mise en valeur des structures aciers, de la mixité béton/acier, de grands voiles en béton brut font partie intégrante du projet architectural qui émane d’une réflexion sur l’insertion d’ouvrages particuliers ayant une vocation pédagogique dans ce lieu d’enseignement. Dans cette opération, traitée en lots séparés, BC est titulaire du lot n°2 : «gros œuvre et charpente métallique» Le chantier a démarré en avril 2005 pour une durée de 19 mois et demi. Les contraintes de l’affaire L’environnement urbain et l’exiguïté du site parisien ont posé de véritables difficultés : il a été nécessaire d’optimiser l’utilisation de la seule surface de stockage disponible servant parfois de zone tampon. Grâce à une gestion quotidienne en flux tendus des livraisons (un «homme trafic» a été chargé de cette mission) et des méthodologies de chantier adaptées, les travaux ont pus être menés au même moment sur tous les bâtiments. Deux grues à Tour et une grue automotrice de forte capacité, des outils de gestion des interférences, des opérations en horaires décalés, ont permis de cumuler des tâches sur un planning très tendu. Un chantier exceptionnel Une gestion exigeante du gros œuvre La particularité du projet, la gestion des entreprises de gros œuvre et une part de production propre, a nécessité la mise en place d’un encadrement de formation gros œuvre adapté (ingénieurs, conducteurs de travaux, chefs de chantier). Certains voiles en béton armé ont atteint 9 m de hauteur, des épaisseurs variables de 45 à 80 cm, 100 m de long, coffrés une face (mis en œuvre contre des murs mitoyens) et sans planchers intermédiaires. La complexité de cette opération résidait également sur les fondations ou l’on découvrait parfois, dans le cadre des travaux sur les existants, des principes structurels non reconnus dans le diagnostic préalable. Afin de préserver la continuité des travaux, il a été nécessaire d’avoir une grande réactivité sur les principes constructifs à adapter. BC a proposé des méthodologies compatibles avec le contexte du chantier et son environnement en effectuant des travaux de reprise des existants en sous-œuvre par puits blindés, par passes alternées, par longrines de redressement, … Il a fallu, pour les terrassements en pleine masse (22 000 m3) dans un quartier populaire avec un marché quasi quotidien, adapter les rotations journalières, tout en travaillant sur les bâtiments contigus. Une charpente innovante Le caractère exceptionnel de ce chantier s’exprime dans ses spécificités comme, par exemple, dans la mixité des matériaux utilisés (béton et acier). En effet, les deux bâtiments «neufs» de l’opération possèdent une superstructure entièrement métallique supportant les planchers collaborants. Le premier, le bâtiment B, 65 mètres sur 18 mètres, 330 tonnes d’acier mises en œuvre, fonctionne suivant un schéma classique : la stabilité transversale est assurée par une série de portique multiétagés et la stabilité longitudinale repose sur les noyaux durs des circulations verticales, cages d’escalier et d’ascenseur. Par contre, l’ossature principale du bâtiment central, le bâtiment C, 33 mètres sur 26 mètres, 270 tonnes d’acier, est réalisée en portiques assurant la stabilité dans les deux sens. Ces portiques sont composés de poteaux doubles en Profils Reconstitués Soudés(PRS) et de traverses supérieures en fermes treillis . Les parties de planchers en porte à faux sur une façade sont suspendues à ces fermes treillis, elles-mêmes en porte à faux, par l’intermédiaire de tirants. Les poteaux de hauteur 14 m et pesant 7 tonnes ont dû être stabilisés individuellement pendant le montage en attendant la pose des structures définitives. La protection au feu de l’ensemble est assurée par l’application sur site d’une peinture intumescente ou d’un flocage. Modélisation Le caractère spécifique de l’ossature du bâtiment C a nécessité le recours à un modèle global de la structure principale dans les trois directions. En effet, non seulement les fermes treillis, auxquelles deux niveaux de planchers sont suspendus, sont en porte à faux, mais latéralement, à chaque niveau sur les deux pignons du bâtiment, les planchers se prolongent en console par rapport aux portiques de rive d’une demi-travée. Le grand nombre de cas résultant d’un chargement « en damier » de chaque étage a aussi pu être facilement combiné par la génération automatique des combinaisons suivant les règles CM 66. Par ailleurs, l’analyse modale de la structure a permis la détermination de la fréquence propre « horizontale » du bâtiment et donc de préciser le coefficient de majoration dynamique du vent, et aussi de la fréquence propre «verticale» nécessaire pour s’assurer du confort des futurs utilisateurs. Conclusion L’Ecole d’Architecture de Paris-Belleville est un chantier aux multiples contraintes mais qui a confirmé les compétences pluridisciplinaires des Départements de BC, ainsi que son expertise dans le métal et la réalisation de charpente complexe. Reperes Volume de béton : 960 m3 pour les fondations spéciales et reprises en sous œuvre, 5 200 m3 pour les ouvrages neufs et 2100 m3 pour les ouvrages réhabilités. Tonnage total de la charpente métallique (brut fini) : 700 t. PRS : 14 m de long et plus de 7 t. 22 personnes (hors compagnons) mobilisées sur cette affaire chez BC. Intervenants : Maître d’ouvrage : DAPA (Direction de l’Architecture et du Patrimoine). Assistance Maître de l’Ouvrage : EMOC. Maîtrise d’œuvre : Atelier Philippon. Ecole d’Architecture de Paris Belleville
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